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Surfer la vague !

Photo du rédacteur: SophiaSophia
Comment apprend-on à surfer la vague?
femme au volant d'un camion

Eh bien, j’ai commencé par me la prendre en pleine gueule à plusieurs reprises, à me ramasser au fond de l’eau la face dans le sable avant d’acquérir une certaine expérience.


J’ai pensé mourir bien des fois en voyant la vague venir vers moi et me submerger complètement. J’en perdais mes moyens à chaque fois.


À un point tel que j’en étais effrayée, que je ne voulais plus quitter la rive sécuritaire, ne plus m’aventurer, ne plus goûter aux joies d’une baignade en mer.


Mais, c’était plus fort que moi, j’y retournais. À toutes les fois avec la même insouciance et naïveté.


Jusqu’au jour où j’ai bien failli y rester. Une insouciance m’a menée dans un bas fond émotionnel, spirituel, mental et même physique d’où je ne pensais plus revenir.


L’observation de la nature détient son lot de leçons.


Laissez moi vous raconter ce que la mer m’a enseigné à ce sujet et comment j’ai appris à faire face aux défis de la vie grâce à ses précieuses leçons.


Donc, il y a eu cette fameuse vague qui m’a suffisamment traumatisée pour que je me retire de la baignade pour un bon moment. J’en avais même les jambes qui tremblaient à seulement regarder les vagues de loin.


Il m’a fallu rester assise sur la plage à observer les gens prendre les vagues, surfer, jouer dedans pour saisir que je n’avais pas besoin d’en avoir peur mais bien de les comprendre, de naviguer avec elles.


Alors, j’ai pris tout le temps du monde, sans aucune pression, pour apprendre, en observant, comment les pros ils faisaient eux!


Première leçon :
surfer sur la plage

Pour en venir à prendre une vague, à la surfer, il faut d’abord plonger, tête première, dans celles qui sont déjà sur soi. Celles qu’on appelle les petits bouillons. Celles qui semblent bien inoffensives mais qui ne le sont pas tant que ça.

Que sont ces petits bouillons ?

Ce sont les émotions que je vis face à une situation qui semble bien ordinaire, qui me déclenchent. J’ai besoin d’y être attentive. De comprendre ce qui se passe, d’où vient ce ressenti.


Trouver la source en quelque sorte.

Conscientiser.

Ce n’est pas grand-chose, et pourtant c’est si facile de l’éviter, de passer à côté, de poursuivre vers mes objectifs sans regarder ce qu’il y a juste sous mes yeux. Mais tant que je ne plonge pas dans les petits bouillons, je ne pourrai jamais atteindre le point où je vais pouvoir surfer sur la vague.


C’est un passage obligé. On n’y échappe pas.

Si je ne dépasse jamais ce point, je suis condamnée à subir les défis qui se présentent à moi, sans jamais pouvoir les choisir, ni maîtriser la manière d’y faire face. Et ce schéma crée énormément de chaos et de frustration.


Alors, un jour, un choix s’imposait ; ou bien, je ne mettais plus jamais les pieds dans l’eau et j’en souffrirais, ou j’acceptais de plonger dans les vagues et de les traverser, une à une. Revenir à la base.


Et vous savez quoi? Finalement, c’était tellement plus facile que je ne le croyais. Je me sentais même en plein contrôle de plonger dans la vague et de la laisser me passer sur le dos. Et plus encore, j’en découvrais un certain plaisir! Un vrai jeu d’enfant !

Dans le monde des émotions, il m’a suffi de m’asseoir avec ma peine, de la ressentir, de la pleurer. Simplement. D’être en contact avec elle. De lui permettre d’exister.


Peu à peu, je me libérais d’une charge et je reprenais confiance en moi, en mes capacités, en la mer (vie) et ses vagues (défis).

Deuxième leçon :
femme sur un surf attendant la vague

Et puis, il y a eu le moment de repos. Ce moment où l’on s’assoit sur la planche, où on peut observer les vagues venir. On peut alors choisir notre vague. Quel honneur!

Lâcher-prise.


Toutes les vagues ne méritent pas que je m’investisse et que je m'y engage.


À une époque, je m’engageais dans tout. Je ne voulais rien manquer. Mais à tout vouloir prendre ce qui passe, je n’appréciais rien et je ne vivais les choses qu’à moitié. Donc, résultat : rien ne me satisfaisait et je m’épuisais.

C’est un autre apprentissage que de comprendre ce qui réclame mon attention ou non. Certaines vagues sont hors de ma portée, certaines ne sont pas pour moi. Je peux choisir de les laisser passer.

Et c’est OK!

J’ai appris avec le temps à lâcher prise sur ce type de défis, sachant très bien que ma vague viendra le moment venu.


Sans rester là indéfiniment en attendant LA vague, sachez qu'il faut aussi une certaine dose de courage pour décider de se lancer quand l’opportunité est là.

Troisième leçon :
enfants surf une vague

Comment monter sur sa planche.


Honnêtement, c'est bien plus difficile que ca en l'air.


Je me considère comme une planchiste très habile… Sur une surface dure, stable et enneigée.


Disons simplement que ca n'a rien à voir sur l'eau, en mouvement.


Déjà, il faut se pratiquer en dehors de l'eau. Décomposer les mouvements. Les comprendre, les intégrer.


Donc, pratiquer encore et encore. Tomber, ne pas réussir. Se relever, réessayer.


Et puis, un moment, j'y suis arrivée. J'étais debout sur ma planche et je surfais sur la plus petite vague du monde. J'étais fière, j'avais réussi. J'étais en train de surfer pour quelques secondes !


J'ai découvert l'importance de ressentir la joie des petites réussites et comment, la réussite, à mon avis, est une question d'équilibre. Dans la vie comme sur la planche


Après plusieurs petites vagues, je me sentais à l'aise d'aller à la rencontre des plus grandes.


Quatrième leçon :
femme surf une vague

Il y a la façon et le timing à respecter pour composer parfaitement avec la vague, pour ne faire qu’une avec elle.

Pratiquer la patience.

Chose certaine, c’est à moi de m’ajuster, elle, elle aura le dernier mot. Donc, respect et humilité.

Ce qui veut dire que je me dois d’affiner mes techniques, mes habiletés, continuellement. Parce que je ne sais jamais ce que la vie mettra sur mon chemin.


Alors, j’ai dû me pratiquer énormément pour comprendre comment surfer aisément sur la vague. Et il est fort probable que je doive continuer de m’entraîner pour ne pas perdre la forme.


Être prête à toute éventualité.

Donc, pour résumer…
surfers sur la plage

Je suis loin de dire que je suis pro, mais cette année je peux dire que j’ai enfin appris à surfer la vague. J’ai commencé à me sentir en confiance face aux défis qui se présentent sur ma route, petits et grands, les accepter pour ce qu’ils sont et essayer d'en faire ressortir le meilleur!


À moi de choisir la manière d’y faire face. Et non, je ne crois pas qu’on naisse en sachant comment faire; c’est l’apprentissage d’une vie entière.


Je ne crois pas non plus être plus forte que les défis, je crois que je peux en faire des alliés et non des ennemis. Apprendre d’eux, être en contrôle de mes réactions et maîtriser ce que je peux. Pour en arriver à me laisser porter par eux.

C’est-à-dire : surfer sur la puissance de la vie.


Faire confiance que chaque vague me mène exactement où je dois aller.

Alors maintenant, je garde à l’esprit que la vie n’est pas un drame perpétuel et qu’il y a moyen de s’amuser au travers. Surtout, d’apprendre à rire de soi quand on se plante et se relever la tête haute.

En plus, pour ceux qui regardent, assis sur le sable, ça reste toujours un beau spectacle !

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